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SUR PIERRE DE l'ESTOILE. Q,
servis, les proscrivirent lorsqu'ils essayèrent de revenir sur leurs pas. Le président Brisson, Larcher et Tardif périrent malheureuses victimes de cette fausse politique. Cependant le parlement de Paris fit oublier ses torts en luttant avec courage contre la faction espagnole, et en maintenant la loi salique. Il contribua puissamment au rétablissement de l'ordre et à la soumission de Paris; mais il étoit jaloux de ceux de ses membres qui s'étoient rendus auprès du Roi, et qui avoient fait partie du parlement de Tours : cette jalousie augmenta lorsqu'ils se virent obligés de prendre des lettres de réhabilitation, et de céder le pas à leurs confrères. L'Estoile se trouvoit à peu près dans la même position qu'eux; il n'avoit pas quitté Paris : sa place d'audiencier avoit été remplie à Tours par un nommé Cognier, dont il rapporte la mort à la fin d'octobre j 61 o, et contre lequel il ne peut s'empêcher d'exhaler sa haine. Il ne se contente pas de relever le parlement de Paris, il s'attache à dénigrer celui de Tours. « Ceux « de Tours, fait-il dire au Roi, ont fait leurs affaires, « et ceux de Paris ont fait les miennes. » Henri iv avoit voulu que le parlement de Tours fît une entrée solennelle : L'Estoile jette du ridicule sur ces magistrats. a 11s etoient environ deux cents de troupe, dit-il, et a entrerent confusément et en mauvais équipage; on a les disoit si chargés d'écus qu'ils n'en pouvoient plus. » Ainsi, tout en étant bon serviteur du Roi, comme on l'a dit dans toutes les notices qui ont été faites sur lui, il est certain non - seulement qu'il ne le servit jamais d'une manière active, mais qu'il fut toujours uni d'opinion avec ceux des membres du parlement qui, sans être ennemis du trône, manifestoient un esprit d'op-
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